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Bon, alors, que je vous explique … le lien avec le thème du roman se trouve dans l’assiette … Si vous trouvez, dîtes le moi en commentaire que je vous félicite !

Aravni a 17 ans , lorsqu’en Juillet 1915 elle est arrêtée par l’armée turque avec sa mère, sa jeune soeur et sa tante . Les hommes de la famille, arrêtés eux quelques semaines auparavant, ne sont bien sûr pas revenus .

Car: « Les Jeunes-Turcs, qui ont destitué le sultan, ont de grandes ambitions pour leur pays. Ils veulent un destin national pour la Turquie et un seul grand peuple, racialement et religieusement homogène. Les Arméniens sont un souci. » (p.22)

Après avoir arrêté et fait disparaître les hommes,l’armée turque fait monter les femmes à bord d’un convoi  vers une destination inconnue . La mère et la soeur d’Aravni n’y survivront pas et Aravni elle-même ne s’en sortira que grâce à l’ingéniosité et à la perspicacité de sa tante .

Ce roman va donc retracer le destin de la grand-mère arménienne de l’auteure, en alternant les chapîtres qui parlent de sa jeunesse et de sa déportation et ceux qui nous la montrent, devenue grand-mère,cuisinant des gâteaux pour ses petits enfants en France .

Mon avis ? J’ai adoré ce livre. Tout d’abord, j’avais bien sûr entendu parler du génocide arménien mais je dois avouer que ce sujet était tout de même très flou dans ma tête.Ce roman m’a donné envie d’en savoir beaucoup plus sur ces évènements dont on parle peu .

Ce passage en particulier m’a marquée : « La grand-mère ( de Mathilde) revint avec l’assiette de gâteaux . Elle la tendit devant moi . L’inscription dépassait de la manche de sa robe . Le matricule à cinq chiffres, tatoué sur la peau des déportés d’Auschwitz. Je savais parfaitement de quoi il s’agissait : ma connaissance de la déportation juive était infiniment supérieure à celle des marches de la mort arméniennes. Je regardais le tatouage en silence. Je me disais que Mathilde avait de la chance. Sa grand-mère, contrairement à la mienne, avait une preuve. »p.198

Alors oui, le sujet est  pesant et certains passages sont presque insoutenables  mais le fait que les chapitres soient très courts permet d’alléger un peu l’horreur des faits qui sont relatés .

Et enfin, les chapitres qui se passent en France pendant l’enfance et l’adolescence de l’auteure sont à la fois drôles et touchants car on ressent bien tout l’amour que Valérie Toranian peut porter à sa grand-mère.

L’étrangère- Valérie Toranian- 234p